By Jonathan O’Callaghan from NYT Science https://ift.tt/cS8ridg via IFTTT
Les gisements de fer oolithique se présentent en couches
ferrugineuses oolithiques métriques à décamétriques déposées généralement au
sommet d’une séquence de plus en plus grossière et de moins en moins profonde
qui reflète une régression (Teyssen, 1989). La séquence lithologique est
caractérisée par un granoclassement inverse et se termine par des calcaires
coquilliers et des conglomérats.
Les gisements sont associés à des environnements d'estuaire
débouchant sur une plate-forme stable montrant des variations du niveau marin
d'origine eustatiquse.
Le minerai est constitué d’oolithes composées de silicates
de fer (berthiérite, chamosite), d'oxydes de fer (goethite surtout, hématite,
magnétite rare), de carbonates (calcite, sidérose) et très peu de sulfures
(Fig.1).
Fig. (1) :
Oolithes ferrugineuse de la mine d’Imi n’Tourza (Anti-Atlas oriental, Maroc).
Les oolithes sont constituées de chamosite (jaune) et d’oxydes de fer magnétite
et hématite (noir).
Ce type de gisement est connu à partir du Paléozoïque
(Fig.2) et les principaux gisements se situent dans le Jurassique du bassin
franco-allemand, dans le Paléozoïque moyen des Appalaches (Clinton, USA;
Terre-Neuve) et de l’Afrique du nord.
On distingue deux types de gisements de
fer oolithique :
- type « minette
» (ou Lorraine) ; - type « Clinton
» (ou Appalaches).
La différence essentielle entre les deux types réside dans
la composition minéralogique de leurs constituants oxydés ; goethite dans le
premier et hématite dans le second. Cette différence est liée à une évolution
postérieure ; le premier type est non plissé et mésozoïque ou cénozoïque alors
que le second est plissé et d’âge paléozoïque.
Fig. (2) : Répartition dans
le temps des gisements de fer oolithique
Le gisement de Lorraine qui a défini le type de minerai
«minette», constitue un bon exemple. Il s’agit de couches ferrugineuses
oolithiques interstratifiées au sein de l'Aalénien argilocalcaire (Fig.3).
L'épaisseur l'Aalénien peut atteindre 60 m dans le bassin de Briey, elle ne dépasse
pas 12 m dans le bassin de Nancy. Les réserves exploitables étaient d’environ
7.109T de minerai à 30% de Fer.
La succession lithologique fait apparaître un ensemble de
12 à 15 séquences négatives plus ou moins complètes. Chaque séquence est caractérisée
par des termes granulométriques très fins à la base passant à des termes plus
grossiers au sommet (grès grossiers).
Du toit au mur, la séquence-type est :
-
arénite coquillière à
stratification oblique par rapport aux plans de stratification ;
-
arénite ferrifère à
microstratification entrecroisée ;
-
calcarinite fine à
microstratification ondulée ;
-
grès et schistes ;
-
argilites et schistes
Fig. (3) : (a) : Localisation
du bassin ferrifère de Lorraine (in Routhier 1963, simplifié). 1- Extension générale
du minerai de fer,
2- Zones riches, 3-
Affleurements d’Aalénien, M- Metz, N- Nancy, V- Verdun, B- Briey, L- Longwy.
(b) : Coupe Est-Ouest du bassin ferrifère de Lourraine (d’après Varoquaux et
Gérard, 1980, simplifié). 1- Oxfordien, Callovien, Rauracien, Argovien ; 2 :
Bathonien, 3- Bajocien, 4- Aalénien : minerai non exploitable ou couches
stériles, 5- Aalénien : minerai de fer oolithique exploitable, 6- Toarcien.
Le minerai de fer est situé au sommet de la séquence. Il
s’agit d’un calcaire détritique fait d’oolithes ferrifères, de grains de quartz
et de débris de coquilles noyés dans un ciment calcaire ou calcaroargileux
(Fig.4).
Les oolithes sont des grains ronds formés de couches
concentrique, de limonite (gœthite) et parfois de chlorite (ou berthiérine),
déposées autour d'un grain de quartz ou d'un fragment de coquille. Leur taille
oscillant entre 80 à 500µ.
Les couches concentriques de minéraux ferrifères qui
constituent les oolithes témoignent d'une précipitation chimique. Les oolithes
représentent donc la composante chimique de la minéralisation. Elles sont
parfois brisées ; elles ont donc subi un transport.
Les fragments détritiques sont constitués par des grains de
quartz et de feldspath et par des paillettes de muscovite. On trouve en outre,
des débris de coquille.
Fig. (4) : Aspect
microscopique du minerai de fer oolithique de Lorraine (x40). (Oolithes
constituées de silicates (chamosite), d’oxydes (goethite, limonite) dans une
matrice de calcite, dolomite, quartz et sidérite.
Le ciment est formé de carbonates (calcite + sidérite) et
de chlorite (ou berthiérine). Il renferme parfois des sulfures (pyrite, galène,
sphalérite, chalcopyrite).
Le gisement de
Lorraine correspond à un dépôt sédimentaire présentant à la fois un caractère
chimique (précipitation d'hydroxyde de Fer en couches concentriques « oolithes
») et un caractère détritique (oolithes brisées, stratifications obliques,
granoclassement) :
La source du fer doit être recherchée dans les formations
émergées au début de l'Aalénien (socle vosgien, formations triasiques). Le fer,
mobilisé du continent, passe en solution (sous forme Fe2+) dans les
eaux continentales acides (pH = 5 à 6). Le climat à cette époque est chaud et
humide (on pense que le continent était, à l’Aalénien, recouvert d’une cuirasse
latéritique sous couvert végétal dense). Au niveau des estuaires, les eaux
continentales chargées en fer entrent au contact avec des eaux marines à pH
alcalin (pH = 8). Là, le fer précipite sous forme d'hydroxyde (le fer est en
effet beaucoup moins soluble dans les eaux alcalines que dans les eaux
acides).
L'estuaire étant parcouru par des courants de flot et de
jusant, il constitue un milieu agité favorable à la formation des oolithes qui
se forment par concrétionnement concentrique. Le milieu étant oxydant, le fer
précipite sous forme d'hydroxyde ferrique. Les oolithes sont ensuite entraînés
un peu plus au large, dans le bassin de sédimentation épicontinental où elles
se déposent. Les accumulations d’oolithes présentent alors un aspect détritique
: stratifications obliques, granoclassement, oolithes brisées.
Au cours de la diagenèse le milieu devient plus réducteur.
Le minerai subit alors des transformations qui aboutissent notamment à la
formation de sidérite et d'alumino-silicates de fer (chlorite, berthiérine).
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